Les politiques nationales et locales visant à renforcer la proximité se concentrent sur les villes et les centralités, négligeant les zones peu denses. Il existe des modèles pour la proximité urbaine, comme celui développé par Topos dans le cadre du Scot d’Orléans Métropole, mais seul le territoire de la demi-heure aborde les zones peu denses. Les politiques publiques pour compenser cette carence, comme le programme Petites villes de demain (PVD), se concentrent sur les centres-villes et sont ponctuelles. Les acteurs publics doivent se poser la question de savoir si la centralité est un but en soi ou s’il est nécessaire d’en aménager plusieurs dans un contexte où la mobilité quotidienne, par son coût, est un facteur de précarité et de ségrégation. Topos, de par ses outils, propose des modèles d’analyse de la proximité et d’accessibilité de la trame urbaine à l’échelle des territoires de l’Orléanais. C’est une possibilité pour les partenaires de l’agence d’interroger les actuelles organisations territoriales et les adaptations au contexte du moment et du futur.

Les modes actifs : une place à (re)prendre

L’aménagement du territoire d’aujourd’hui est une organisation centrée pour et par la voiture. Ce mode est un formidable moyen de se déplacer rapidement d’un point A à un point B. L’automobile a été le moyen pour nombre de français d’accéder à la propriété à moindre coût financier en s’éloignant de leur lieu de travail. Aujourd’hui, les lieux de résidence sont répartis de manière très hétérogène alors que les emplois sont relativement concentrés (75 % des emplois pour Orléans Métropole). C’est ainsi que l’usage de la voiture est devenu très majoritaire, parfois irrationnel : 49 % des déplacements domicile-travail de moins d’un kilomètre sont réalisés en voiture.

Le réchauffement climatique, la prise de conscience écologique croissante et le coût de l’énergie sont une opportunité pour les pouvoirs publics de redonner une place aux modes actifs et de bénéficier des nombreuses externalités positives :

  • un bénéfice économique pour les collectivités ;
  • grâce à des coûts d’acquisition et d’usage extrêmement faible en rapport avec la voiture, le coût du déplacement est marginal pour les usagers ;
  • amélioration du cadre de vie et de la cohésion sociale ;
  • une amélioration de la sécurité des piétons et des vélos ;
  • renforcement de l’accessibilité aux équipements du territoire ;

Une proximité déjà existante ?

L’étude « la France à 20 minutes à vélo » montre qu’une large partie de la population réside déjà à proximité d’aménités essentielles au quotidien :

  • 75 % de la population résident à moins de 10 minutes à vélo d’un supermarché ou d’un hypermarché ;
  • 79 % de la population résident à moins de 5 minutes à vélo d’une boulangerie ;
  • 60 % de la population résident à moins de 20 minutes d’une gare principale ;
  • 81 % des collégiens résident à moins de 20 minutes d’un collège ;

Longtemps délaissés à l’ère du tout-automobile, les modes actifs retrouvent aujourd’hui une place centrale pour effectuer des trajets de courte distance ou dans le cadre d’une mobilité intermodale. Revisités et modernisés, ils s’articulent avec une offre de transports collectifs élargie et s’intègrent plus facilement dans de nouvelles pratiques. À titre d’exemple, le télétravail transforme le domicile en pôle générateur de déplacements de courts distances du quotidien (accompagner les enfants à l’école, boulangerie, loisirs…).

Topos : au service de la planification urbaine

Les stratégies de planification urbaine jouent un rôle clé dans la rationalisation des déplacements en faveur d’une mobilité plus durable et moins polluante. Le schéma directeur des modes actifs est un outil essentiel qui établit une politique de développement et un programme d’investissements sur une période prolongée. En le faisant figurer dans des documents opposables réglementaires, comme le plan local d’urbanisme (PLU), on peut garantir la pérennité de l’initiative.

Topos, au travers, de ces modèles cartographiques « Territoires des proximités » et « Puma » propose à ses partenaires des outils d’analyse et de compréhension des enjeux directement liés aux modes actifs. C’est un premier niveau de diagnostic indispensable pour tous les documents de planification urbaine.