Lors des récents épisodes caniculaires que la France a traversés, la montée des températures dans les milieux urbains a entraîné des difficultés sanitaires pour les populations les plus vulnérables. Ces fortes températures ont des fréquences de plus en plus proches et des durées qui s’allongent. Dans les espaces urbains, la place de la nature est restée longtemps anecdotique. Cet auxiliaire de vie offre pourtant de nombreux services écosystémiques dont sa capacité à produire de la fraicheur. Une prise de conscience récente intègre de plus en plus la nature dans les projets, produisant de nouvelles formes urbaines. Pour cela, l’analyse des tissus urbains afin de localiser et caractériser les secteurs d’enjeux devient une nécessité.

OU SE SITUENT LES ÎLOTS DE CHALEUR / FRAICHEUR ET QUELLE PLACE OCCUPE LA NATURE EN VILLE ?

Dans le cadre de son programme partenarial, Topos a développé et propose sur son portail carthographique l’outil « Chaleur ou fraicheur ? » avec les données précises pour analyser et caractériser la végétation dans les tissus urbains et comprendre leurs fonctions sur la régulation des températures.

Deux bases principales sont mobilisées pour répondre au besoin des collectivités de mieux caractériser les risques de surchauffe urbaine : les données de température et les données de végétation et d’imperméabilisation.

  1. Les données de température[i]

Ces données permettent de :

  • identifier les îlots de chaleur urbains ;
  • élaborer des indicateurs sur les températures ressenties au sol ;
  • comprendre la répartition des températures en fonction des usages au sol ;
  • voire la relation entre température et présence/absence de nature.

2. Les données de végétation et d’imperméabilisation[i]

La donnée d’imperméabilisation permet d’identifier l’ensemble des secteurs imperméabilisés et de :

  • identifier les îlots de chaleur urbains ;
  • élaborer des indicateurs sur le rapport imperméabilisation/ végétation ;
  • renseigner sur la place de la nature en ville ;
  • corréler les fortes températures et les secteurs très imperméabilisés.

La donnée sur la végétation permet de recenser les espaces en herbe ou arbustifs-arborés et répond à de multiples besoins :

  • identifier les îlots de fraicheur ;
  • élaborer des indicateurs sur la place de la nature en ville ;
  • caractériser des secteurs déficitaires en végétation, ou inversement ;
  • comprendre la répartition de la végétation entre les espaces publics et privés ;
  • voir la relation entre température et nature.

[i] Les données de végétation et d’imperméabilisation sont construites à partir de l’exploitation de photographie aérienne de l’IGN en infrarouge couleur. Les traitements sont fondés sur une classification des composantes du sol, pixel d’image par pixel permettant de différencier notamment les composantes « végétales » (données de végétation) des composantes « minérales » (données sur l’imperméabilisation). On utilise des techniques d’apprentissage machine pour réaliser une classification de tous les pixels de l’image en fonction d’un échantillon préalablement établi.

[i] Les données de température sont construites par l’exploitation d’images Landsat 8 et permettent d’obtenir une donnée crédible sur les températures superficielles de la terre en exploitant les capteurs infrarouge thermiques du satellite.